Quotidiennement, la voix me parle. Tantôt douce, tantôt froide. J'aimerai la fuir, ne plus l'écouter, mais les obligations de la vie m'oblige à la subir. Comment fermer les plaies, comment se reconstruire, comment comalter les brèches. Envie de lui dire, mais dame fierté l'interdit. Est-il à ce point aveugle, est-il à ce point inhumain. Juste une caresse, une odeur, un souffle, j'ai soif, j'ai faim. Peine perdue, consciente de l'indifférence, consciente de sa nouvelle vie, consciente de son nouvel amour, consciente que je ne suis qu'une collègue, au mieux une amie, la voix est là et je dois la subir c'est ainsi. Trouver la force, retrouver le froid, retrouver la dureté qui me caractèrise. Ne plus jamais s'ouvrir, fermer, barrer, cadenasser à vie les failles qui rendent vulnérables. Quelle bêtise ma fille, trouve la force, oublie, tes oreilles ne sont qu'outils, ne les laissent pas t'étourdir.

Ils étaient trois, ils ne sont plus qu'un. Le dernier des frères est à l'agonie. Il souffre comme ils ont tous soufferts. Il part comme ils sont tous partis. Rongés, dévorés de l'intérieur, ils n'ont pas su, ils n'ont pas pu lutter. Ils sont partis, il va partir. Et moi je reste là, impassible, spectatrice de cette déchéance incompréhensible. Serions-nous fous? Aurions-nous les gènes de la folie? Serions-nous des génies trop faibles pour contenir ce flux incessant dans nos esprits? J'ai peur, je m'interroge, pourquoi eux et pas moi. Et si la maladie qui est en moi n'était que justice. Punie de tant de froideur, d'indifférence. Pourtant je vis, je boue, j'ai envie mais rien n'y fait. Je reste froide. Alors le mal s'insinue en moi, m'attaque petit à petit. On me fuit, on m'admire, on me fuit, on me venère, on me fuit, on m'aime ... on me fuit. Punie je suis. Ils étaient trois, demain ils ne seront plus. Enfance maltraitée, enfance négligée, enfance abandonnée. Ils ont cédé, je continue à lutter. Ne plus penser, ne plus chercher, ne plus créer, stopper l'effervescence qui m'habite de jour comme de nuit. Mon corps tremble, la douleur se fait de plus en plus intense. Mais je n'ai pas fini, je veux, je dois vivre .

Qui es-tu, toi qui as osé détruire ce mur que je me suis efforcée de bâtir, jour après jour, semaine après semaine, mois après année. Tu n'es pas homme à attirer mon regard, tu n'es pas mâle à me séduire, alors pourquoi? Pourquoi j'ai mal, pourquoi je saigne, pourquoi je lutte pour te chasser de mon ventre, pourquoi? Je te hais de m'avoir ouverte Je te hais de m'avoir souillée Je te hais de m'avoir négligée Je t'envie de savoir aimer et oublier Je t'envie de dire je t'aime sans le penser Je t'envie de savoir vivre plusieurs amours Je suis vide, je suis acier, mais je suis blessée, pourquoi? Qui es-tu ?

Battre, combattre, lutter, paraître, sembler, force, caractère, douleur, peine, folie, vide, néant, overdose, génie, aliénation, portes, aven, tornade, rocher, cailloux, froid, larmes, hargne, colère, envie, vivre, vouloir, pouvoir, souffrir, crier, hurler, savoir être, savoir faire, savoir aimer, pouvoir aimer ... Mots en vrac, mots mélangés, mots dérangeants, mot à mot commencer à s'ouvrir. Dégager cet esprit adulé, soulager cet esprit torturé, ce cœur renfermé. Bienvenu(es) inconnu(es) dans ce monde qui est le mien

En bons conducteurs que nous sommes (si,si) et sur les conseils (forcément avisés) des pros de la sécurité routière, nous abordons les ronds points au ralenti pour en sortir en accélération. Logique. Sauf que ... des champions du monde de la signalétique, bac +5 en poche (n'en doutons pas) ont estimé qu'il était essentiel  de mettre des passages piétons juste en sortie des susdits ronds points. Résultats:            1/Tu ne t'arrêtes jamais pour laisser passer le quidam. 2/Tu fais acte de civilité, tu stoppes. Dans la foulée tu prévois d'appeler le Samu car le pauvre quidam ne sait pas atterrir sur ses pieds. Tu n'oublies pas le service de remorquage pour évacuer ton auto, elle même emboutie par un usager soucieux d'appliquer ce qu'on lui a appris lors de ses cours de conduite.  Gageons que nos fameuses têtes pensantes se déplacent en hélico ou en métro …